Marche avec moi, ma joie !
Rêve toujours, la nuit reviendra sans toi, un jour. Et tu n’en sauras rien.
La loi n’est pas faite pour les gens comme toi, et toi, tu n’es pas faite pour la loi. Alors, quoi ?
Tu es peine mais terre de délivrance, perle perdue revenue de tous les outrages, âge féroce mangeur de vent.
La calamité douloureuse de tes seins s’insurge-t-elle ? La vérité est un cyclope à l’œil avalé par les loups.
Les chaumières s’ouvrent et se ferment, oublieuses des saisons trépassées.
Qu’on ridiculise notre révolte, peu nous chaut ! Sache toujours espérer par-delà l’avalanche des cyclones...
Qu’on ridiculise l’amertume, peu nous importe ! Nos yeux de lézards argentés sautent de branche en branche, trouant l’espace, ivres éclairs...
Marche avec moi, ma joie ! Laisse-les poursuivre leurs mensonges, laisse-les regarder fondre les glaces des deux pôles, avec leur sourire niais nier...
Marche avec moi, ma joie ! Préfère l’abnégation du silence au navrant écho de leurs paroles fausses...
Marche avec moi, ma joie ! Marche seule, sans peur, devinant de la tête et des hanches telle une danseuse galicienne empourprée de nacre, de musc et de jasmin... de cytise, de grenade et d’orange…
Sois une prière, mon cœur. Ne les laisse pas faire rimer l’audace avec le gel de ta face.
Sois une prière, mon cœur. La fenêtre est un miroir pour la traversée du soleil.
Sois une prière, mon cœur. Si tu ne peux voir venir demain, alors nous sonnerons l’alarme.
Xavier Zimbardo
Le dimanche 18 mai 2008 à Quimper